L’aménagement anarchique des forages à Conakry inquiète à plus d’un titre les autorités en charge de l’hydraulique en Guinée. A cet effet, la direction nationale de l’hydraulique en collaboration avec son département de tutelle envisage de réglementer ce secteur. A ce jour, Conakry compte plus de 23 000 forages. Une situation qui ne reste pas conséquence tant sur le plan géologique que celui sanitaire.
C’est dans le souci de pallier la faiblesse de l’État dans la desserte en eau potable, que certains citoyens nantis ont recouru à l’implantation des forages ou des puits améliorés à leurs domiciles. Mais cet aménagement anarchique des forages n’est pas sans risque, raison pour la quelle l’État a travers le ministère de l’hydraulique veut passer à la vitesse supérieure dans l’aménagement des forages à Conakry et environnant. C’est du moins l’annonce faite par le directeur national de l’hydraulique, Mandjou Condé.
«A partir de l’instant, nous allons faire en sorte que, n’importe qui voudrait faire des forages notamment à Conakry, il faut qu’ils viennent prendre une autorisation. On a une estimation de 23 539 forages à Conakry et 18 916 puits. Et ça, ce n’est pas un inventaire exhaustif. Ce qui est beaucoup plus inquiétant, ce qu’on a beaucoup d’opérateurs qui font les eaux, qu’on appelle les eaux minérales. Donc ça pullulent partout, il faut qu’on identifie ces gens là. C’est pourquoi a travers monsieur le ministre d’État, on a une mission qui va sillonner non seulement dans les cinq communes de Conakry, mais aussi à Coyah et Dubréka pour identifier ces gens là qui sont dans cette activité»
Par ailleurs, le directeur national de l’hydraulique estime que la SEG est limité, c’est ce qui explique cette prolifération des forages dans la capitale guinéenne
«En principe, il ne devait pas avoir de forages dans les zones urbaines, si ce n’est que la SEG qui identifie des zones pour faire des forages industriels qui alimentent une partie de la population. Mais malheureusement, la cause fondamentale de cette prolifération aujourd’hui, c’est parce que la SEG n’arrive pas à satisfaire les besoins en eaux potable la population»
Au-delà de son utilité, l’eau du forage engendre parfois des complications sanitaires. Le patron de la direction nationale de l’hydraulique affirme qu’il existe un souci de santé lié à l’implantation anarchique des forages dans les centres urbains. Connaissant la structure de nos habitats, il y a des latrines partout. Alors si les forages sont implantés n’importe comment et n’importe où, un risque de santé publique peut advenir compte tenu de la contamination de la nappe qui alimente ces forages. En suite, il lance un appel à l’État à accélérer la mise en œuvre du “4eme projet eaux” pour tenter de résoudre le problème d’alimentation en eau de la ville de Conakry et d’autres centres urbains du pays
Mohamed Abdallah Gandéka