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Les jeunes manians invitent la justice guinéenne à trancher dans le conflit qui leur opposent à la communauté Toma

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L’association des jeunes manians résidant à Conakry a animée une conférence de presse ce lundi 1er février à Kipé. Objectif montrer à la face du monde leur appartenance à la ville de Macenta. Mais aussi inviter la justice guineene à tirer une lumière sur ce conflit qui oppose les deux communautés (Tomah manian).

Déclaration ci-dessous :

DECLARATION DE PAIX DE LA JEUNESSE MANIGNA DE MACENTA.
Suite aux événements malheureux survenus à Macenta les Samedi 26
et dimanche 27 décembre 2020, nous jeunes Manigna Ressortissants de la Préfecture de Macenta présentons nos sincères condoléances aux familles éplorées, souhaitons prompt rétablissement aux blessés et condamnons fermement ces actes de violence ainsi que les agitations de certains individus qui en ont suivi.
En effet, le fondateur du village de Macenta en 1850 Soni Tènèn Bakary Kourouma n’est ni de près, ni de loin partagé entre deux ethnies. Sa mère Soni Tènèn Camara était la fille du Chef du village de Gnandidjarô dont est issu Bongomadou. Son père Djôli Moriba était fils de Sona Karamo Kourouma et de Djôli Camara de Faadou. Vite initié en art de la guerre, Bakary devient Kèlè Massa (Chef de guerre) et obtient un lopin de terre comme cadeau des Camara de Bongomadou (consanguins de sa mère). Il bâtit ce lopin de terre qui deviendra Macenta (chez le Chef) pendant la colonisation en raison de sa situation géographique très stratégique (le milieu de cinq grandes provinces précoloniales: Konokôrô, Boussé, Kouadou, Koligbarama et Koodou). Soni Tènèn Bakary Kourouma, le fondateur de Macenta en 1850 eut trente-deux garçons dont la liste est connue et quarante une filles.
De la création de Macenta par Soni Tènèn Bakary Kourouma à nos jours, les chefs du village (Soti-Kèmô) ont toujours été de sa lignée. Voici leur liste exhaustive :
SONI-TENI BAKARY KOUROUMA (Fondateur) : 1850 – 1907
TÈNA-MORY KOUROUMA (fils ainé et héritier du fondateur) :1907 – 1924
MOUSSOUKOURA SAA KOUROUMA : 1924 – 1926
N’Dôbô Kourouma 1926-1928
Douty Moriba Kourouma 1928-1942
KAMAN MAMADY KOUROUMA 1942 – 1953
DOUTY DJIMÈ KOUROUMA 1953 – 1961
Koulouba Mô Kourouma 1961-1972
Elhadj Frébory Kourouma 1972-1994
Bakary Kabila Kourouma 1994-1998
Elhadj Matènin Valy Kourouma 1998-2005
Elhadj Ansoumane Kourouma 2005-2010
Kan Mamady Kourouma 2010-2015
Elhadj Colonel Kaman Kourouma 2015-2018
Elhadj Mariama Bakary Kourouma depuis Février 2018.
Quelques actes de l’Administration coloniale française nous servent de preuves : « Décision No 425 du 12 octobre 1923 portant nomination officielle de TÈNA MORY KOUROUMA chef du village de Macenta Canton de Kolibirama malinké, cercle de Macenta, fonction qu’il exerçait en fait depuis 1907. Signé par le Capitaine Bousquet, commandant de cercle de Macenta à date. »
« Décision No 60 du 12 septembre 1925 portant nomination de Mousso-Koura Saa KOUROUMA comme chef du village de Macenta, canton de Kolibirama nord en remplacement de nommé TÈNA-MORY KOUROUMA décédé. Macenta, le 12 septembre 1925 signé le commandant de cercle capitaine P.M.G DUBOURDEAU. »
« Convention No 001 entre indigènes et Administration coloniale française… M. Durand, Adjudant de l’infanterie coloniale française au nom de qui le Commandant de Cercle, offre à la Communauté de Macenta représentée par son Chef du village Mousso Koura Saa Kourouma, la somme de quatre cents francs pour dommages causés à la dite communauté suite à la destruction d’arbres fruitiers (bananiers, palmiers…) situés à l’emplacement de la Concession coloniale provisoire…
Fait à Macenta le 11 avril 1927 »
Dans l’actuel découpage administratif, Macenta est le Chef-lieu de quatorze sous-préfectures dont huit sont fondées par la communauté Manigna. Ce sont: Vasséridou, Sengbédou, Kouankan, Daro, Binikala, Balizia, Sérédou, Panziazou et la Commune urbaine de Macenta centre, ce qui totalise 9/15. Rien de tout cela n’empêche le bon voisinage entre des villages tomas et les nôtres dans ces différentes Sous-préfectures. Mais nous sommes au regret de constater la détermination de certains cadres, à saper intentionnellement toutes ces valeurs pour des raisons inavouées.
Cependant, grâce à nos millénaires de voisinage depuis l’Egypte antique (notre origine commune) et à notre cohabitation plusieurs fois séculaires en région forestière, nous savons qu’un chef toma n’est jamais enterré ailleurs. Il repose toujours à côté de sa case. Pourquoi alors il n’existe nulle part dans la ville de Macenta, la tombe du nommé Massa Koîvogui ? Pourquoi construire le mausolée d’un prétendu fondateur d’une ville, loin de cette ville  tandis que le vrai fondateur Soni Tènèn Bakary Kourouma repose au centre-ville de Macenta? Si Massa Koîvogui était vraiment fondateur d’une cité, qui peut nous dresser la chronologie de sa succession ?
Ce problème est très simple à résoudre car tous ceux qui s’agitent dans les stériles revendications de paternité de Macenta centre connaissent leurs villages respectifs. Seule la famille Kourouma, héritière du fondateur Soni Tènèn Bakary n’a autre village que Macenta centre. Pourquoi couvrir chez-soi et s’acharner contre le village d’autrui ? Plus jamais ça à Macenta, la terre donnée par les Camara de Bongomadou à leur neveu Kourouma. Nos voisins tomas du village de Bokoni qui connaissent parfaitement l’histoire de la fondation de Macenta et qui respectent toutes les closes ancestrales peuvent témoigner. Nous les invitons de passage à enseigner l’histoire aux jeunes de la diaspora toma qui, par manque d’information s’agitent dans un débat qui ne concerne ni leurs villages, ni leurs personnes, encore moins leurs biens. C’est nous les Manigna qui avons nos concessions, nos familles, nos investissements à Macenta ville, nos champs, nos jachères et nos plantations à toutes les sorties. Lorsqu’il y a conflits, ce sont nos biens qui sont calcinés. C’est nous qui enregistrons des pertes en vies humaines et en nature par des mercenaires venus des villages tomas et des pays limitrophes.
Pour remédier à tout cela une fois pour toutes, nous demandons très humblement à la justice guinéenne d’accélérer les enquêtes afin de traquer, juger et punir tous les commanditaires de ces agitations à la hauteur de leur forfaiture.
Nous ne saurons terminer cette allocution sans attirer l’attention des forces de défense et de sécurité au renforcement de la vigilance à nos frontières en attendant que la justice ne se prononce sur le dossier. Nous insistons sur l’expression vigilance aux frontières pour éviter toute surprise nouvelle et croyons au professionnalisme des agents guinéens.
Vive la justice,
Vive le respect mutuel dans le voisinage pour que vive la paix à Macenta !
Conakry le 01/02/2021

Pour la Jeunesse Manigna de Macenta,
Le Porte-parole Mory Oulén Camara de Bongomadou.

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